En cette année des 500 ans de la Réforme protestante (1517-2017) (relire notre article du 14/11/2017), revenons sur un fait d'actualité : William Penn, fondateur de la Pennsylvanie, l'un des 50 états des États-Unis d’Amérique, fut étudiant à l'académie protestante de Saumur.
À l’arrière du temple réformé de Saumur, une place est dédiée à William Penn, le fondateur de la Pennsylvanie Pourquoi ? Parce qu’il fut, durant deux ans étudiant à l’Académie protestante de Saumur. Issu d’une famille anglicane noble, William Penn est attiré dès l’adolescence par la prédication des « Amis » (les quakers). Afin de l’en distraire, son père l’envoie séjourner en France (1662-1664). Il est reçu à la cour de Louis XIV puis vient étudier à l’Académie protestante de Saumur. Cette Académie dispensa jusqu’à la Révocation de l’édit de Nantes un enseignement de haut niveau en langues anciennes, philosophie et théologie. Elle formait une élite de lettrés, futurs pasteurs et responsables, et attira aussi des étudiants étrangers.
Tolérance religieuse, pacifisme et esprit critiquePenn loge chez un de ses professeurs, Moïse Amyraut, qui prône le salut de tout homme à condition qu’il ait la foi… Cette théorie quelque peu opposée à la doctrine de la prédestination de Calvin et l’enseignement de Saumur développent chez le jeune Penn la tolérance religieuse, le pacifisme et l’esprit critique. Il se convertit au quakerisme en 1667 et est alors emprisonné à plusieurs reprises. Pour soustraire les quakers des persécutions qu’ils subissent en Europe, William Penn fonde en 1681 la province de Pennsylvanie qui deviendra ensuite l’État de Pennsylvanie. Il la dote en 1682 d’un cadre de gouvernement qui inspirera la Constitution des États-Unis d’Amérique de 1787 et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Les philosophes du siècle des Lumières et les révolutionnaires français honoraient William Penn, en tant que héros de la tolérance et de la justice sociale.
Achat de terres aux Indiens
À la mort de son père, William Penn hérite d’une fortune considérable et d’une créance qui lui permet de revendiquer auprès du souverain anglais Charles II le droit de fonder une colonie en Amérique. Il achète les terres aux Indiens Delaware, signe avec eux un pacte de bonne entente et d’entraide mutuelle, puis fonde en 1682 la ville de Philadelphie, régie par un gouvernement inspiré des préceptes quaker, une « cité de l’amour fraternel », pacifique et tolérant, soucieux de justice. Les quakers sont incités à fuir les persécutions qu’ils subissent en Europe, et à émigrer sur cette « terre promise ». Au fil de l’histoire, la Pennsylvanie connaîtra les déchirements de la guerre d’indépendance, bien éloignés de l’idéal pacifiste de son fondateur, mais ses actes inspireront toutes les démocraties modernes, la Constitution des États-Unis d’Amérique de 1787 puis, en France, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
Pour en savoir plus, vous pouvez lire « William Penn et les quakers : ils inventèrent le Nouveau Monde » par Jeanne-Henriette Louis.
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Article du 16 novembre 2017 I Catégorie : Vie de la cité