Démarré en 2008, le projet éolien de Dénezé-sous-Doué avait été déposé fin 2014 en préfecture de Maine-et-Loire. Quasiment 3 ans plus tard et après plusieurs phases d’instruction, la préfecture avait fini par mettre en place une enquête publique. Débutée le mardi 12 septembre 2017, celle-ci avait pris fin le vendredi 13 octobre dernier.
La population refuse en bloc le projetLe commissaire enquêteur Pierre Beneville, ingénieur Eaux et Forêts retraité, avait été chargé par la Préfecture de Maine-et-Loire de rendre un avis sur ce projet. Ce dernier avait
d'ailleurs décidé d’organiser une réunion publique pour actualiser l’information
auprès de la population. Cette réunion, organisée le mardi 3 octobre
dernier à 20h, dans la salle des fêtes de Dénezé-sous-Doué, fut un échec
pour les porteurs de projet. L'assemblée de 115 personnes, bien
qu'attentive à la présentation, fut en effet clairement opposée au
projet de la société ABO Wind (1). Consultée en 2014, la population
avait déjà refusé ce projet à l'époque (relire nos articles
ici).
« Le choix de la localisation [...] est assez peu pertinent »Dans ce rapport rendu le vendredi 10 novembre 2017 à Saint-Lambert-du-Lattay (à consulter
en cliquant ici), Pierre Beneville, après avoir exposé les faits, explique que
« le choix de la localisation à Dénezé-sous-Doué est assez peu pertinent ». Ainsi,
« considérant que si le projet éolien s'inscrit bien dans le cadre de la politique nationale de développement des énergies renouvelables et que tous les aspects réglementaires (émergence sonore, distance des lieux habités, etc...) sont bien respectés », le commissaire enquêteur a émis un avis défavorable à la demande d'autorisation d'exploiter un parc de 6 éoliennes au lieu-dit « La Bate », sur la commune de Dénezé-sous-Doué. Pour quelles raisons ? Premièrement,
« la concertation avec la population a fait d'abord défaut au début du projet, puis a été rendue très difficile, compte tenu du dynamisme des opposants », explique-t-il. Ensuite, pour des soucis de protection de la faune :
« La protection du balbuzard pêcheur, du circaète Jean-le-Blanc et des chiroptères (ndlr : chauves-souris)
ne semble pas assurée de manière suffisamment satisfaisante ». Les inquiétudes des écuries Livio prises en considérationDans ces constatations, Pierre Beneville énumère également des craintes liées à la préservation du patrimoine :
« La présence d'éoliennes ne paraît pas très compatible avec le patrimoine ancien, particulièrement riche, du bourg et surtout de ses écarts (maisons de grande qualité architecturale, souvent en partie troglodytique) ». Autre aspect important : la présence des écuries Livio, à proximité. Son propriétaire, Didier Livio, redoute en effet des perturbations pour les chevaux montés par son fils Maxime Livio, athlète Saumurois de haut niveau (
relire notre article) :
« Il existe un risque non négligeable de perturber le fonctionnement d'une structure équestre de renommée internationale », justifie le commissaire enquêteur.
Avant de conclure par le facteur essentiel, peut-être, dans ce dossier :
« L'acceptabilité du projet par la population, tant de Dénezé-sous-Doué que de presque toutes les communes proches, est particulièrement faible ». Cette fois-ci, l'affaire est entendue : la commune de Dénezé-sous-Doué, près de Doué-la-Fontaine, n'accueillera pas d'éoliennes. Pas pour le moment, toutefois...
(1) Au mois de décembre 2014, le développeur ABO Wind avait déjà
déposé 2 demandes en préfecture de Maine-et-Loire. La première
concernait le permis de construire, qui avait finalement été refusé par
le préfet en 2015. La deuxième se rapportait à l'autorisation
d'exploiter un parc éolien sur le village de Dénezé-sous-Doué.
Article du 22 novembre 2017 I Catégorie : Vie de la cité
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