Parce que son chiot de 6 mois avait mordillé le câble de son téléviseur, un Saumurois de 39 ans l’avait jeté du 3e étage de son immeuble dans la nuit du 4 au 5 septembre 2018, avant de l’achever cruellement. Hier, jeudi 25 octobre, lors de son procès au Tribunal de Grande Instance de Saumur, le substitut du Procureur a requis 18 mois de prison ferme à son encontre. Le jugement sera prononcé le 29 novembre.
Rappel des
faits : vers 4 heures du matin dans la nuit de mardi 4 à mercredi 5
septembre dernier, un chiot de 6 mois de la race border collie a été jeté du 3e
étage d’un immeuble du boulevard Henri-Dunant à Saumur, dans le quartier de
l'Oillerie.
Selon des
témoins de la scène, après sa chute, l'animal était toujours vivant. Le maître
serait descendu pour l'achever avant de le mettre dans une poubelle. Dès le
lendemain matin, Pascale Biémon référente de l'antenne saumuroise de
l’association « Un cœur sans toit », qui défend la cause animale, est venue
constater les faits. Les policiers ont été alertés et se sont rendus sur place.
Identifié, le maître a été interpellé dans la matinée. Il a été aussitôt placé
en garde à vue.
Côté partie civile : une dizaine d’associations
de défense animale
Actuellement incarcéré
à la maison d’arrêt d’Angers pour des affaires de stupéfiants, ce Saumurois de
39 ans est bien connu des services de police avec un casier judiciaire
affichant 19 condamnations. Depuis Angers, et en visioconférence, le
propriétaire de l’animal s’est maladroitement défendu, présentant tour à tour
excuses et accusations grotesques vis-à-vis des parties civiles (« Ils sont tous là pour de l’argent, pas pour
le chien »). Me Olivier Rolland, son avocat, a plaidé « la colère froide et la folie passagère »
dues à une alcoolisation excessive. Questionnant l’audience : « Où est la place de l’humain face à l’animal ? » Car en face, une dizaine d’organismes de défense de la cause animale s’étaient
constituée partie civile. Cinq grandes fondations nationales dont 30 millions d’amis,
La Fondation Brigitte Bardot, La SPA… et quatre associations locales. Parmi
elles, « Un cœur sans toit » association angevine qui vient de
célébrer ses 8 ans d’existence, représentée par sa présidente Claudette Gelin.
C’est ce même organisme qui avait lancé l’alerte et une pétition sur le site
change.org, « Justice pour « Fils », pauvre chiot massacré que nous
avons rebaptisé Angel » récoltant
aujourd’hui près de 120 000 signatures.
(cliquer ici).
Claudette Gelin : « Je pense que ce chiot n’a jamais connu que les coups »
Présente au procès, Mme Gelin se
dit « satisfaite des 18 mois de prison ferme requis par Caroline
Labbé, substitut du procureur. En espérant qu’il fasse vraiment de la prison
ferme. Cela le fera peut-être réfléchir… Nous attendons le jugement avec
impatience. Il faut surtout interdire à cet individu de posséder un animal. » Et d’ajouter : « Son acte
est inexcusable car il ne s’agit pas d’un geste ponctuel, né d’une colère
subite. Des témoins ont rapporté des faits de violences sur l’animal. Je pense
que ce chiot n’a jamais connu que les coups. Et son maître, lui, qui se réfugie
derrière l’alcool et la drogue… Il est terriblement violent, son casier
judiciaire en témoigne avec de nombreux faits d’agressions à main armée. »
Et quand on l’interroge sur « l’argument »
invoqué par la défense sur « la
place de l’humain face à l’animal », Claudette Gelin se dit choquée. « Il existe de nombreuses associations
défendant les humains, qu’il s’agisse d’enfants martyrisés, de femmes battues,
etc. Ce n’est pas de notre faute si elles ne se mobilisent peut-être pas autant
que nous. On ne peut pas opposer les combats. Aujourd’hui, les animaux sont
considérés et reconnus comme des êtres sensibles et doués d’intelligence. Et,
ce qui nous fait le plus plaisir, c’est que nous constatons une véritable prise
de conscience du public pour leur défense. »
Vous pouvez suivre l’actualité de « Un cœur sans toit » sur
facebook (cliquer ici) ou sur internet (cliquer ici). L’association angevine, composée
d’une quarantaine de bénévoles, est toujours en recherche de familles d’accueil.
Article du 26 octobre 2018 I Catégorie : Vie de la cité