Ana Haud nous parle des gilets jaunes, n'étant pas en accord avec le mouvement quoique comprenant les revendications, mais en ayant honte d'être française. "Il est souvent plus simple d'écrire que d'exprimer ce que l'on pense dans un temps trouble."(...) "J'ai honte..." (...) "J’aimerais juste demander à chacun de ne pas tomber dans la négligence
de l’autre, de réfléchir et de ne jamais agir sur un coup de tête. Peut
importe qui vous êtes."
"Aujourd’hui j’ai honte.
Je ne suis pas là pour créer une polémique loin de là. Mais nous aussi après un ras le bol, nous avons le droit de nous exprimer. Aujourd’hui, j’aimerais vous parler des gilets jaunes. De mon avis sur la question, qui n’est pas unique, mais qui est peu entendu. Je ne suis pas en accord avec ce mouvement.
Je comprend les revendications, qui peuvent être légitimes, mais après les avoirs étudier je peux aussi comprendre certains choix du gouvernement, je ne dis pas que tous leurs choix sont bons. Je pourrais vous sortir des chiffres scientifiques pour appuyer mon propos mais ce n’est pas mon but aujourd’hui.
Si j’écris aujourd’hui, c’est pour vous dire que j’ai honte. J’ai honte d’être française dans mon propre pays. Et pourquoi cela ?
Parce qu’on ne voit plus que par le tout noir ou le tout blanc. Non tous les manifestants ne sont pas méchants, n’oubliez pas que c’est la même chose pour les CRS. Si j’ai honte aujourd’hui c’est à cause du tout noir de ces deux groupes. Avez-vous vu ce qu’il se passe aux Champs Elysée ? Moi oui. Et je dois avouer que je n’en suis pas fière.
Je suis pour le droit de manifestation, mais pour la manifestation pacifique.
Je suis pour la manifestation quand elle ne prive pas le droit d’expression et de conscience à ceux qui ne sont pas pour.
Je suis pour la manifestation quand la violence n’existe pas, dans les deux camps.
J’ai honte quand je vois que dans ce monde il n’y a plus de respect, envers les autres et envers ce qui nous entoure.
J’ai honte. De voir des gens mettre en dangers d’autres, de ruiner des rues entières.
Je suis déçue d’un peuple que j’ai toujours aimé.
Déçue de voir ce que je vois aujourd’hui, non pas seulement dans les médias, mais aussi dans la rue.
J’ai honte d’imaginer l’argent dépenser dans la reconstruction de bien public, dans les soins qui vont être apporter à chacun, dans le déploiement de force.
J’ai honte quand je vois des CRS blesser des hommes sans raison et j’ai honte de voir des manifestants attaquer des CRS qui n’ont rien fait, qui sont présents pour l'ordre et la sécurité.
J’ai honte quand je vois des anti-gilets jaunes s’en prendre à ces derniers, mais j’ai aussi honte de voir ces même gilets bloquer des personnes qui ont besoin de travailler, de se déplacer pour leurs familles, ou d’accéder aux supermarchés.
Il y a de bonnes actions, pourquoi ne pas se limiter à elles.
Si vous souhaitez le soutien de tout le peuple français, faîtes les choses bien et sans violence.
S’il vous plaît, arrêtez de me parler de révolution de 1789 ou de mai 68. C’est un anachronisme. Je suis étudiante en histoire, des révolutions j’en ai vu défiler sur les pages de mes cahiers. Et aucune n’est comparable encore moins quand elles se sont passes il y a plus de 50 ans.
L’époque n’est pas la même, les convictions et le monde à changer.
Dans un monde qui se bat autant contre la guerre, devons-nous réellement continuer à essayer d'exercer la violence pour avoir ce que vous voulez. Ne vous comparez pas à ces révolutions, où une grande partie du peuple était dans les rues.
Aujourd’hui, nous sommes divisés. Vous ne parlez pas au nom des français. Mais de certains français, ne l’oubliez pas. Ne parlez pas au nom de ceux qui sont en désaccord avec vous. Vous n’êtes pas les 100 % peuple français.
Certains vont sans doute jugé cet article assez durement, je vois déjà les insultes fuser. Mais je fais appel à la liberté d’expression tout comme vous. Je suis une personne simple, je ne suis pas une pro-macroniste et je suis issue de la classe ouvrière.
Et aujourd’hui je développe mon sens critique. Et je tente juste de montrer que le monde est gris, pas soit noir soit blanc. J’aimerais juste demander à chacun de ne pas tomber dans la négligence de l’autre, de réfléchir et de ne jamais agir sur un coup de tête. Peut importe qui vous êtes. Ou vous êtes. Il y a des façon plus intelligente d’agir, des actions qui n’incluent pas la violence. Et si vous êtes prêts à vous battre pour une cause comme celle-ci, n’oubliez pas d’investir un peu de votre motivation dans d’autres causes qui en ont tout autant besoin, famine, SDF, guerre, discrimination et j’en passe."
Article du 26 novembre 2018 I Catégorie : Vie de la cité