En soutien aux gilets jaunes du territoire Saumurois, les militants actifs de la France Insoumise Saumur souhaitaient réagir à leur départ du rond-point de la Ronde et appuyer leurs revendications. Le communiqué co-signé par César Reby, Bernadette Fourré-Jousselin et Benoît Bretonnière...
"Les sympathisants et militants de la France Insoumise Saumur et ses alentours se réjouissaient de la présence des Gilets Jaunes postés au rond-point de la Ronde, ces dernières semaines. Ce rond-point, jadis recouvert d'arbres, rasés du jour au lendemain le transformant en un terrain vague aussi impersonnel qu'une aire d'auto-route, reprenait soudain vie d'une nouvelle façon. Circuler là-bas était devenu synonyme de renouveau.
Nous y passions avec la joie de constater la prise de parole spontanée de nos concitoyens offusqués des dernières réformes injustes.
Les Français s’imposent en se réinvestissant de la Liberté, de l’Égalité, mais surtout de la Fraternité par l'occupation du territoire.
Qui peut encore penser, en 2019, que l'action des Gilets Jaunes n'est pas justifiée ?
Leur lutte a déjà démontré qu'elle pouvait porter ses fruits : le gouvernement a d'ores et déjà lâché prise en offrant par exemple aux fonctionnaires de police primes et réindéxations de salaire. Les manifestations doivent continuer pour étendre ces acquis à d'autres branches. Oui, le commerce est impacté. Mais à tous nos commerçants, dont nous souhaitons la présence dans nos centres-villes : refusez la rancune envers vos concitoyens en lutte.
Investissez-vous à votre tour de vos droits et de votre nation. C'est de cette nouvelle forme de protestation dont dépend aujourd'hui notre survie, nullement d'une énième réforme d'un gouvernement tergiversant et éloigné qui met des pansements sur des amputations.
Et pourtant, malgré cela, les Gilets Jaunes de la Ronde ont été évacués il y a quelques jours par la gendarmerie. Y a-t-il eu des pressions judiciaires ? Sans doute et ce serait scandaleux.
Ces blocages permettaient de rendre la parole à ceux qui ne l'avaient plus. Ceux à qui les perroquets médiatiques ordonnent en chœur de voter contre le Rassemblement National plutôt que par conviction et qu'on taxe ensuite en guise de remerciement. Ceux à qui l'on prélève encore et toujours plus comme si c'était parfaitement normal… Comment en vouloir aux Gilets Jaunes de la Ronde de ne reprendre de force qu'une fraction de la démocratie locale qui nous revient ?
Souvenez-vous, quelque mois auparavant, les autorités fusionnaient nos communes entre elles. Une seule mairie pour un plus grand territoire et pour une plus grande densité de population : c'est, et ce sera toujours, moins d'accès à la démocratie. De cette façon, la République s'éloigne et laisse derrière elle des citoyens qui se sentent abandonnés au servage moderne. Si une élection rend légitime un élu à son poste malgré une faible participation, nous devrions tout de même être capable de considérer légitime l'action des Gilets Jaunes.
« On a plus que les ronds-points pour exprimer la réalité de notre quotidien », disait un Gilet Jaune. Un instant après, un autre ironisait : « Quand on a plus un rond, on prend les ronds-points ».
Bloquer les grands axes de la ville de Saumur amenait chacun à ressentir une infime parcelle de la misère vécue. Les gens ne sont pas des fainéants, ils souffrent en silence car, disent-ils : « c'est la vie », jusqu'à ce qu'il y ait un ras le bol général. Un moment où chacun se rend compte que le voisin n'est pas si différent, qu'il a les mêmes problèmes. Et finalement, c'est tout un quartier, toute une ville et toute une nation qui prennent conscience que ces problèmes se retrouvent partout pour les mêmes raisons injustes.
Alors, ce n'est plus une fatalité : c'est quelque chose que l'on peut enfin entrevoir de changer. Et si la République de nos parents et grand-parents n'est plus : c'est une Révolution Citoyenne."
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Article du 02 janvier 2019 I Catégorie : Politique