Nouvel épisode d’House of Fontevraud. Vous savez cette série à l'américaine, un peu comme Baron Noir qui parle manœuvres politiques et gros sous. Avec un quatrième rapport, la Cour Régionale des Comptes (CRC) vient épingler l'établissement. Lire ici. Le gendarme financier relève des gabegies financières, mais sur le fond ? Il n'aurait pas un peu une erreur d'interprétation ?
Des achats sans appel d'offres... Des dépenses pharaoniques comme une navette électrique à 270 000 € qui n'a jamais servie ou cette cinquantaine de bancs à plus de 2 700 € pièce et ces poubelles à 1 255 € qui n'ont jamais été installées parce que non conformes au site historique... La Cour des Comptes semble penser que le directeur de 2014 à 2016, David Martin, était atteint de frénésie consommatoire. Remarquez, celle de son successeur Antoine Godbert n'a pas été jugée mieux. Viré manu militari en octobre dernier. La place doit être bonne... Le poste est assez "classe". Dans l'épisode 3 de son rapport la CRC, le comparait même à l'Opéra de Paris en rappelant qu'elle ne comptabilisait "que" 130 € d'aide publique par place de spectateur occupée... En 2016, le rapporteur rappelait qu'à Fontevraud le coût avait, par deux fois, dépassé les 180 € par siège... Belle performance artistique.
Erreur d'interprétation ?
Jusque là, je trouve que la Chambre Régionale est dans son rôle qui est de contrôler... Je dis même bravo et me demande si une comparution a postériori des diverses directions, mises en cause, ne serait pas une bonne chose. En revanche, quand elle se met à donner des leçons de conduite politique, comme elle l'a fait en direction de l'Agglo de Saumur et du département de Maine et Loire pour leur actionnariat à la SOPRAF. Je doute...
A la lecture du dernier rapport de la Cour des Comptes, je me suis demandé si le rapporteur avait bien compris ce qu'était la SOPRAF.... Et bien, je n'en suis pas certain. Après relecture, je me dis que le Monsieur qui rapporte, n'a peut-être pas tout compris... Il le dit dans les premières lignes du rapport : "La SOPRAF est une société publique créée par la région Pays de la Loire pour accueillir les touristes, assurer l’entretien et assurer une partie des travaux sur le site de l’abbaye de Fontevraud". .... Et bah non, ce n'est pas ça, enfin, peut-être qu'il y a une erreur dans les statuts...
Dans les faits, elle ne servait pas seulement à gérer les 200 000 touristes de passage... La SOPRAF a été créée dans un but précis par la région. C'était une société publique, émanation des pôles régionaux de compétitivité. Son rôle était de dynamiser les filières en étant basée dans l'outil nébuleux de Fontevraud. Elle avait pour mission d'être un incubateur d'idées, de réfléchir sur le devenir des troglos et le tourisme et d'y mettre les moyens. C'est pour ça, Monsieur le Rapporteur, qu'il y a beaucoup de lignes budgétaires que vous relevez comme des anomalies. Et le résultat est plutôt positif côté troglo. On voit naître le projet de DATA CENTER dans les caves qui est une vraie opportunité. Et le projet de parcours à vélo dans les troglos qui va être lancé prochainement, n'est pas mal non plus. Ce sont plutôt deux super idées pour le Saumurois. Quand au tourisme, là, cela s'est moins bien passé. On ne sait pas encore si les 20 millions d'euros investis dans l'hôtel de luxe seront un jour une réussite... Quant au projet de pôle "Château" avec la reprise de "Montsoreau" au département et le réaménagement du Château de Saumur, là, on sait que c'est un raté...
Michel Choupauvert
Article du 09 février 2019 I Catégorie : Vie de la cité