Pour ce scrutin européen, 3 Saumurois figuraient sur des listes : Sophie Tubiana (Radical) sur la liste Renaissance de Nathalie Loiseau, Laurent Hamon, LR sur la Liste Les Républicains de François-Xavier Bellamy et Éric Touron, UDI sur la liste UDI « Les Européens » de Jean-Christophe Lagarde. Au regard de leurs positions respectives (47e, 61e et 41e), aucun d'entre eux n'est élu. Mais nous avons voulu avoir leur réaction.
Sophie Tubiana, liste LREM-MoDem « Renaissance » de Nathalie Loiseau qui a obtenu 22,4% comptera 23 eurodéputés : « Je fais le constat que le RN fait un résultat inférieur à 2014. On continue dans un processus de recomposition politique avec la gauche privée d'un leader et la droite au bord du gouffre. En 2017, après la Présidentielle, ce fut une phase de recomposition pour la gauche. Aujourd'hui c'est à la droite de s'y coller. Et puis, personnellement je suis assez contente du score sur Saumur et plus largement dans l'Ouest. Mais je trouve quand même sidérante la poussée du radicalisme sur des petites communes, via le vote RN. Il y a un vrai travail de fond à mener, nos concitoyens expriment leur mal-être ».
Laurent Hamon, liste LR « Les Républicains » de François-Xavier Bellamy qui a obtenu 8,48% comptera 8 eurodéputés : « On a essayé de faire quelque chose entre la macronie et le RN, cela n'a pas marché, même si à Saumur, notre score nous permet de faire jeu égal avec le 3e (NDLR EELV). Je ne le nie pas c'est un échec important. Et la question est de savoir où sont passées nos voix. Certainement une partie s’est abstenue et d'autres sont allées vers LREM. Alors certes aujourd'hui, nous devons rassembler, mais il faut savoir comment rassembler et surtout élargir. À force de vouloir mettre de côté ceux qui prônent un rapprochement de la droite et du centre, on finit par ne plus avoir de voix qui porte. C'est tout le symbole du départ de Juppé ! Et plus ne plus parler que de questions identitaires, même si important, on en oublie de parler d'économie, d'emploi, de dépense publique ou encore de la dette, on a fait fuir une partie de notre électorat. Les mois à venir seront à n'en pas douter essentiels à la recomposition de la droite ».
Éric Touron, liste UDI « Les Européens » de Jean-Christophe Lagarde qui a obtenu 2,5% et ne comptera aucun eurodéputé : « Je n'en espérais pas vraiment plus. Mais cela prouve qu'il t’a encore un vrai front centriste indépendant et que nos 2,5% ajoutés à d'autres peuvent créer la victoire. J'aurais aimé quand même que nous atteindrions les 3% pour être remboursés, mais bon. Et puis, les élections européennes c'est un scrutin particulier qui ne se répète pas souvent sur les scrutins suivants. En tout état de cause il y a une explosion de partis qui n'ont plus qu'à se reconstituer, car de fait, il n'y a plus de leader ni à gauche ni au centre et à droite il est contesté. Si bien que les électeurs, qu'ils soient de gauche, de droite ou du centre peuvent avoir voter pour la République en Marche ne parvenant pas à s'identifier. Je suis persuadé que quand ils retrouveront une personne à laquelle s'identifier, ils reviendront vers la famille politique qui défend leurs valeurs. Emmanuel Macron a réussi à faire exploser la physionomie politique pour se retrouver face au RN. Si cela continue de la sorte, c'est sa victoire assurée en 2022.
Mais une chose est sûre : la thématique environnementale sera forcément un sujet qui devra être débattu dans chaque parti ».
Article du 27 mai 2019 I Catégorie : Politique