Djaoul, un jeune mâle rhinocéros noir, est arrivé au Bioparc de
Doué-la-Fontaine mercredi 22 mai, après un long trajet depuis le zoo de Dvur
Králové en République Tchèque.
L’arrivée de ce
jeune mâle est une très bonne nouvelle pour le Bioparc, qui peut désormais
compter sur la présence de Djaoul pour former un nouveau couple reproducteur,
après la mort de Kata-Kata en septembre dernier. Le coordinateur européen de
l’espèce a confié au Bioparc ce rhinocéros de 4 ans, né au zoo de Dvur Králové
le 26 janvier 2015, et qui affiche déjà un poids de 1,3 tonne. Son transfert
s’est bien déroulé. Le Bioparc explique : « Djaoul est resté calme tout au long du voyage, puis à sa descente de
caisse. Toute l’équipe du parc était mobilisée pour l’accueillir mercredi
matin. Deux jours de repos dans les loges lui ont permis de récupérer et de se
familiariser avec ses nouveaux soigneurs et son nouvel environnement. »
Pas de mise en contact avec la femelle
Le rhinocéros a pu
découvrir son parc extérieur samedi 26 mai, explorant son nouveau territoire
sous les yeux des visiteurs du parc. Djaoul et Tisa, sa congénère, ont déjà été
mis en contact visuel à travers les loges. Cependant, la mise en contact
physique n'interviendra que dans plusieurs mois, pour laisser le temps aux
animaux de s'apprivoiser. Djaoul est encore jeune, la maturité sexuelle se
situant plutôt autour de 8 à 10 ans chez les rhinocéros noirs. Le parc espère
dans quelques années, « pouvoir
relancer la reproduction des rhinocéros, notamment grâce à Tisa, dont le
patrimoine génétique est très important au sein du groupe de rhinocéros noirs
présents en Europe. » La seconde femelle présente au Bioparc, Binti, a
quitté le parc mercredi pour rejoindre un groupe de 20 rhinocéros noirs au zoo
de Dvur Králové, où l’attendent plusieurs prétendants à la reproduction. Binti
est née au Zoo de Berlin le 2 novembre 2003 et était arrivée au Bioparc en mai
2006.
Le rhinocéros noir « en danger critique d’extinction »
Diaoul appartient à
l’espèce Diceros bicornis mickaeli. Le rhinocéros noir est « en danger critique
d’extinction » depuis 1996, selon la Liste Rouge des Espèces Menacées établie
par l’Union Mondiale pour la Nature (UICN) : entre 5 000 et 5 600 individus
ont été recensés en 2018. De plus, l’espèce a subi un déclin des plus radicaux
entre 1970 et 1992 : 96 % des rhinocéros noirs ont disparu. A la fin du 20ème
siècle, Il n’en restait plus que 2 400. Grâce à la protection des habitats et
la lutte contre le braconnage, ainsi qu’à des translocations, la population de
rhinocéros noirs se reconstitue et augmente très lentement.
600 autres rhinocéros noirs recensés au Kenya
Le Bioparc soutient
l’Association kenyane « Big Life », qui protège les 8 derniers rhinocéros
sauvages dans les collines de Chyulu. Les collines de Chyulu, au Kenya, classées
parc national (Chyulu Hills), sont densément boisées. Les 8 rhinocéros y sont
tous identifiés et suivis, grâce à une unité de surveillance permanente et
dédiée. En plus de surveiller les rhinocéros, Big Life s’efforce d’améliorer et
de maintenir l'infrastructure dans la zone des rhinocéros, l'objectif étant
d'obtenir le statut de zone de protection intensive (IPZ). Ceci permettra la
future translocation entrante de rhinocéros d’autres territoires, la génétique
des individus de Chyulu étant très précieuse. On dénombre 600 autres rhinocéros
noirs au Kenya, qui vivent dans des sanctuaires et parcs clôturés.
Article du 28 mai 2019 I Catégorie : Vie de la cité