Le Mildiou ? Oui, vous savez, cette maladie causée par des champignons
qui fait des ravages sur la vigne à la fin des printemps ou aux débuts
des étés humides. La Plateforme Régionale d'Expérimentations
vitivinicoles implantée au lycée de Montreuil Bellay en partenariat avec
la Chambre d'Agriculture et l'IFV cherche des solutions alternatives au
cuivre. 3 années de test montrent que des décoctions de rhubarbe
seraient efficaces. Explications avec Laurent Dutruel, chargé de mission d'expérimentation.
Jusqu'à lors, les traitements au cuivre, autorisés en bio, étaient considérés comme la seule solution pour traiter cette maladie. Or, des études récentes ont prouvé que son utilisation pourrait inhiber certains aspects de l'activité microbienne du sol. Les vers de terre auraient du mal à supporter ce métal lourd même à de faibles doses. Pour Laurent Dutruel, c'est un défi majeur pour la viticulture : "Nous sommes en recherche d'alternatives. Il est nécessaire de trouver des solutions pour éviter l’utilisation du cuivre sans exposer le vignoble à des risques trop importants. L'Europe nous engage dans cette voie. Des questions se posent pour réduire son utilisation de 4 à 6 kg par hectare. Dans la région, nous en sommes loin. En 2018, alors que la pression était très forte, nous n'avons utilisé que 4 kg par hectares."
Des essais concluants
Sur quatre sites en Pays de la Loire, des essais ont été menés avec de l'Achillée Millefeuille et des racines Rhubarbes. La première plante n'apporte pas de résultats probants. Par contre, les décoctions à partir de rhubarbe fonctionnent. Après les phases de test, Laurent Dutruel passe en 2020 à la publication des résultats et à la démonstration sur site : "Nous avons travaillé avec des témoins, avec différents niveaux de traitement. Les résultats nous montrent que nous pouvons diviser par deux les doses de cuivre en incorporant 100 grammes de plantes séchées par hectare. À partir du printemps, nous accueillerons les vignerons pour faire des démonstrations. Ensuite, nous allons proposer cette solution pour qu'elle ait l'autorisation d'être utilisée en viticulture par l'ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail."
Reste donc à savoir comment la solution va pouvoir être commercialisée et utilisée dans quelques années.
Article du 17 novembre 2019 I Catégorie : Vie de la cité