Il y a un côté surréaliste à organiser un débat sur les orientations budgétaires à 3 mois des élections. On imaginait mal le probable candidat maire sortant, Jackie Goulet commencer sa campagne en énonçant ses projets pour un prochain mandat. Il a transformé son long discours d'une heure en un satisfécit du travail accompli. L'opposition, elle, a lancé des banderilles considérant que les projets énoncés manquaient d'ambition...
L'intitulé de la séance au Conseil Municipal aurait peut être pu s'appeler bilan de campagne. Et de sa gestion, le maire de Saumur en était très fier. Aucun de ses opposants ne l'a d'ailleurs repris sur le sujet. Ainsi, ce dernier s'est félicité d'avoir baissé la dette de la ville de 6 millions d'euros depuis 2014. "Nous avions énoncé 3 millions en début de mandat, nous sommes à 6. Nous avons aussi sécurisé la dette et divisé par 3 les emprunts dits toxiques. Ce qui nous a permis, grâce à l'adhésion à l'Agence France Locale, d'emprunter 4 millions d'euros à 0.57%, alors que les banques classiques proposent aux collectivités des taux à plus de 1.15%. La dette par habitant est désormais dans la strate des villes comme Saumur. La trésorerie de la ville est désormais de 8 millions et la masse salariale en baisse à 16.6 millions d'euros et 600 000 euros de contribution à la communauté d'agglomération."
Fier de sa gestion
Pour Jackie Goulet, tout cela n'est possible pour le maire que grâce à une gestion serrée malgré la baisse des dotations de l'Etat depuis 2013 de 1.3 M€ par an : "Les recettes de la fiscalité sont meilleures, grâce à une légère augmentation de la population. Les économies réalisées l'ont été grâce à la réorganisation des services de la ville et à l'optimisation de toutes les charges à caractères générales".
Et l'avenir ?
Pour planter le tableau du prochain exercice, le maire a énoncé une litanie d'investissements de 10.4 millions d'euros en parlant de voirie, d'équipements sportifs aux Rives du Thouet, à Chantemerle et dans la salle Jean Chacun (ex Delessert). Comme chaque année, le patrimoine tient une place importante dans les propositions avec 1.8 millions d'euros investis sur les monuments historiques. L'ancien maire Michel Apchin, lui a, sur le sujet, reproché son "discours panégyrique", son "manque d'ambition et de vision pour le territoire" : "dans votre présentation, il n'y a rien d'autre qu'une queue de projets déjà engagés." Patrick Morineau, l'élu d'opposition Rassemblement National, lui, après avoir fait des reproches sur la présentation graphique, a signifié : "J'aurais préféré que les titres soient surlignés en jaune, plutôt qu'en bleu" en pointant du doigt le montant des investissements sur l'accessibilité pour les années à venir. Charles-Henri Jamin, élu de l'opposition, très actif dans le débat s'est dit être "resté sur sa faim," pointant du doigt les contradictions des projets énoncées : "Il y a chez vous une forme de "en même temps", mais c'est normal, quand on a des soutiens, il faut bien les payer". Et Jackie Goulet de répondre "Si j'avais marqué tous les projets, vous m'auriez dit que je faisais un document de campagne."
En même temps, ce n'est pas faux. Il faudra attendre le début de l'année pour entendre parler de projets.
Article du 26 novembre 2019 I Catégorie : Vie de la cité