Depuis le 18 novembre et jusqu'au 29 novembre, une équipe mandatée par l’état-major de l’armée de Terre et composée d’industriels et scientifiques (Physip, Agueris, INSERM, Faurecia et l’Agence Innovation Défense) est aux écoles militaires de Saumur (EMS) pour mener une expérimentation nommée COGNISIM.
Le projet a pour objectif de développer et valider une
méthode d’évaluation de l’état cognitif, c’est-à-dire la charge mentale et le
stress, à partir de l’analyse de l’activité cérébrale lors d’exercices
effectués sur simulateurs. Cette expérimentation unique en son genre consiste à
mettre en situation des sujets militaires sur un simulateur créé spécialement
pour le projet afin d’évaluer la charge cognitive et le stress pendant
l’entrainement en simulation. Les participants à cette expérimentation
exécutent des tests sur ordinateur, puis sur un simulateur de tir en engin
blindé avec ses commandes de mise en œuvre et de tir dans une représentation
virtuelle 3D. Le principe est simple, en théorie, cliquer sur des points rouges
de plus en plus rapidement tout en recevant un autre commandement auditif. L’exercice
se complexifie et l’entrainée reçoit de plus en plus d’informations pour le
pousser dans un état de surcharge.
L’école de Cavalerie, idéale pour l’expérimentation
L’étude repose sur l’expérimentation et nécessite donc la
participation de nombreux sujets civils et militaires. 20 militaires des EMS
seront ainsi testés et à partir du mois de janvier 2020 une quarantaine de
civils passeront ce même test. « L’État-Major
a proposé à l’école de cavalerie de recevoir cette expérimentation pour
plusieurs raisons, tout d’abord parce que nous utilisons beaucoup de
simulateurs lors de nos entrainements et parce que nous avons ici un personnel
déjà habitué et formé à ces dispositifs », indique le
Lieutenant-Colonel Xavier de l’école de Cavalerie. Il s’agissait donc du lieu
idéal pour la réalisation de cette expérimentation pour Régis La Combe (photo ci-contre) de la
société Agueris qui développe des simulateurs : « Nous avons ici les sujets idéaux pour nos expérimentations, par
ailleurs il nous est possible d’effectuer des tests sur des grades différents
ce qui offre un panel beaucoup plus intéressant pour cette étude. »
De multiples applications
Ce projet aura dans plusieurs années des applications
diverses, à la fois dans le domaine militaire, mais aussi dans le civil. « On peut très bien imaginer intégrer
ce dispositif dans les casques des militaires afin que les opérateurs sachent
en temps réel l’état des soldats sur le terrain. Il est aussi envisageable de l’adapter
dans un siège de voiture ou pour les contrôleurs aériens », explique l’ingénieur
en chef de l’Agence Innovation Défense (AID), Emmanuel Gardinetti. Mais pour le
moment les équipes de recherches auront encore à perfectionner le système en
enlevant des capteurs et en miniaturisant cette technologie. « Nous en sommes seulement à la phase
de collecte des informations. Nous avons aujourd’hui beaucoup d’éléments de
lectures comme la variation des pupilles, le rythme cardiaque… Le but est
à terme d’avoir une seule ligne de lecture simplifiée pour les instructeurs qui
leur indique le niveau de charge mentale de l’individu », ajoute
Emmanuel Gardinetti.
Article du 27 novembre 2019 I Catégorie : Vie de la cité