"On n'a pas vu ça depuis 1995" répétait un militant CGT à la
cantonade, sur de faire reculer le gouvernement face à son projet de
remise à plat des retraites. Il y a 24 ans, Alain Juppé avait proposé
une réforme des retraites et de la sécurité sociale qui avait paralysé
le pays.
Le mouvement ne semble pas vouloir s'arrêter à cette journée du 5 décembre...
"S'il y a 800 personnes à Saumur, imaginez le monde qu'il va y avoir ailleurs" commentait un observateur avisé de la manifestation. C'est vrai que les militants saumurois sont peu enclins à se mobiliser et le nombre de personnes présentes ce jeudi 5 septembre comptera parmi les records de participation à une mobilisation. Pompiers, infirmiers, professeurs, recroquevillés sous leurs bonnets faisaient part de leurs inquiétudes. "Qu'est ce qu'on va devenir ?" se demandait une institutrice. Les sourires n'étaient pas de mise. Peu de slogans, si ce n'est des infirmières qui scandaient : "Macron, t'es foutu, l'hôpital est dans la rue."
Une assemblée générale prévue dans l'après-midi devra déterminer quelle suite sera donnée au mouvement. A l'heure où nous écrivons, Eric Legland, secrétaire CGT du Saumurois nous a fait savoir que cette AG, qui a réuni une trentaine de représentants, toutes tendances syndicales et corps de métiers présents confondus avait décidé la création d'un comité de grève sur le Saumurois. "Une réunion est prévue demain, vendredi 6 décembre à 12h30 à la Bourse du travail de Saumur, réunion à laquelle sont conviés un représentant par chaque secteur d'activité, mais aussi les délégués syndicaux, afin de faire le point sur la position dans son secteur".
Le communiqué :
"Nous voulons gagner !
Ce 5 décembre au matin, près de mille manifestants ont défilé dans les rues de Saumur, en un seul cortège mêlé où flottaient les drapeaux de la CGT, de FO, de SUD, de la FSU.
Par dizaines et dizaines, grévistes de l'hôpital, à la SNCF, à EDF, de RTE, de ENEDIS, les agents municipaux, les professeurs, et encore des pompiers, des salariés de la défense, de l'IFCE, du trésor, des retraités très nombreux, des salariés privés d'emploi, déterminés, ils sont tous venus manifester pour exiger le retrait du projet gouvernemental de régime universel des retraites par points qui détruirait les régimes spéciaux et ferait reculer le niveau de retraite de tous les salariés du privé et du public.
A 14H30, 26 manifestants de la plupart des secteurs professionnels en présence de la CGT, de FO, de la FSU, de SUD se sont réunis pour faire le tour des secteurs en grève, grève parfois puissante comme à la SNCF, à EDF/RTE/ENEDIS, dans les établissements scolaires, à l'hôpital... Grève reconduite dans ces secteurs.
Au cours de la discussion les cheminots, les agents d'EDF ou de ses filiales RTE, ENEDIS, les hospitaliers, les enseignants ont exprimé la destruction en cours de tous les services publics...
Toutes les revendications surgissaient naturellement dans la discussion, mais une concentrait tout,
maintenant, tout de suite le gouvernement doit retirer son projet de régime universel de retraite à points.
Faire reculer le gouvernement dans son projet qui entraînerait un recul social considérable pour des dizaines et dizaines de millions de salariés et de retraités ouvrirait enfin la voie à la satisfaction des autres revendications.
L'assemblée a décidé d'aider à l'implantation de la grève jusqu'au retrait du projet gouvernemental en constituant le comité de grève qui se réunira tous les jours à 12H30 à la bourse du travail pour échanger toutes les informations entre les secteurs afin de renforcer la grève jusqu'au recul du gouvernement."
Retour images de ce jeudi 5 décembre
Article du 05 décembre 2019 I Catégorie : Vie de la cité