Dans un article du Kiosque du 4 décembre dernier, La Fédération Régionale des Syndicats des Exploitants Agricoles (FRSEA) des Pays de la Loire dénonçait, au travers d’un communiqué, la violence du mouvement « Nous voulons des coquelicots », qui lutte contre l’utilisation des pesticides et herbicides (relire notre article). L'Université Populaire du Saumurois s'indigne et répond. Le communiqué.
"Pour répondre à la FRSEA, l’Université Populaire du Saumurois (Uni Pop S) se félicite de l’exigence de qualité de vie exprimée par de plus en plus de citoyens, toutes classes sociales confondues : alimentation, eau, air, paysages, diversité de la faune et de la flore … mais s'indigne qu'un syndicat d'agriculteurs insulte des citoyens soucieux de l'impact des hommes sur l'avenir de la terre.
Face aux lobbys de la chimie et de l’agro-alimentaire qui s’approprient les communs et dévastent les ressources naturelles, nous constatons qu’aujourd’hui expertise scientifique et expertise d’usage des habitants concordent dans une plus grande attention au vivant, humain et non-humain. Nous pressentons tous que pour limiter le réchauffement climatique les apprentis-sorciers doivent s’effacer devant ceux qui développent une meilleure compréhension des chaînes de vie et de leurs interactions locales et mondiales.
Heureusement, cette transformation écologique et sociale est déjà amorcée « à la base ». L’Uni Pop S le constate chaque année avec son répertoire pour une alimentation saine et locale : dans l’Agglo de Saumur, les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à revenir vers des pratiques paysannes.
Ces conversions aux normes du bio assurent plaisir gustatif et santé aux consommateurs, redonnent ses couleurs au paysage ligérien, font baisser le taux de pollution de l’eau et le coût de son « nettoyage », préservent oiseaux et abeilles, ... De plus, pour ces paysans qui travaillent avec le souci de la fertilité des sols et le respect des cycles du vivant, le nombre de suicides est moins élevé même si des revenus décents ne leur sont toujours pas garantis.
Pour l’Uni Pop S, il est tout aussi nécessaire de reconnaître et payer le travail fourni dans les champs que de proclamer un droit pour tous à une alimentation sans chimie. Au-delà des intérêts corporatistes, cette mobilisation pour les Coquelicots se déroule dans chaque territoire, au plus près de chez soi, parce que l’intérêt général concerne tous les citoyens."
Article du 17 décembre 2019 I Catégorie : Vie de la cité