C'est parti pour l'édition 2020 des municipales à Saumur. 6 listes devraient se présenter devant les électeurs le 15 mars 2020 pour espérer revenir en deuxième semaine, le 22 mars, si personne ne l'emporte au premier tour, comme on peut l'imaginer vu le nombre de listes. Qui a dit que la politique locale n'intéressait pas ? Près de 1.5 % des 14 000 électeurs qui s'expriment régulièrement lors des scrutins électoraux à Saumur devrait se présenter aux suffrages. La donne a changé depuis 2014.
En 2014, les candidats Jackie Goulet pour la gauche et Stéphane Robin pour le centre surfaient sur le thème du renouvèlement de générations face à Jean Michel Marchand (gauche) et Michel Aphin (UMP). Retraite oblige des deux personnes concernées. Le thème des communes associées "libres" ne semble plus au programme. En 2014, Jean Michel Marchand avait construit sa campagne sur cette thématique. Il s'appuyait ainsi sur la notoriété du maire de Bagneux, Noël Néron, et de celle de Jack Loyeau, à Saint-Lambert des Levées. Stratégie gagnante. C'est sur ces deux communes qu'il a construit sa victoire. 6 ans après, quand on interroge les candidats sur le choix des maires par commune, la question semble presque surprendre.
Un spectre politique qui a changé
En 2014, avoir l'investiture d'un parti avait un sens. Jackie Goulet et Jean Michel Marchand s'étaient d'ailleurs disputés celle du PS, avant d'être contraints de faire une primaire au premier tour des municipales. 2 voix les séparaient à l'issue de celui-ci (44.68% à eux deux). Pour qu'ils n'arrivent à ne parler que d'une seule voix au second tour, les discussions avaient été pour le moins âpres. Trois mois après les présidentielles de 2017, les partis ont été mis à mal, mais sont encore dans toutes les têtes.
Le Rassemblement National est le seul à être fier de partir sous ses couleurs. Les opposants du maire sortant se font faits une joie de le tacler sur ses soutiens qu'ils considèrent "opportunistes" de la République en Marche au PS.
A droite, Bertrand Chandouineau, lui, explique qu'il est ravi d'avoir le soutien et non l'investiture des Républicains et de l'UDI (centre droit).
La liste "Citoyenne, Ecologiste et Indépendante" conduite par Isabelle Pucelle et Bernard Fèbvre refuse d'afficher les couleurs sans pour autant les cacher : Parti Ouvrier Indépendant, France Insoumise ou Europe écologie-les Verts. Peut-être qu'elle espère ainsi, faire mieux que les 1.56% de 2014, de la liste de Dany Rosier, dont elle est peut être considérée comme l'héritière sur le plan local.
Il y a aussi, Georges Chabrier, candidat France Insoumise pour les législatives, qui présente sa liste "citoyenne Horizon". Ce dernier a quitté le tour de table initial à gauche, pour conduire seul son projet. Peut-être aurait-il aimé afficher la bannière France Insoumise. Ce ne sera pas le cas.
Enfin, il y a la liste de Bernard Henry qui devrait accueillir des personnalités que le Rassemblement National a voulu pourtant séduire, comme Charles Henri Jamin ou Patrick Daviaud. Celle-ci va affirmer son positionnement citoyen. Le candidat soutenu officiellement par les Républicains et l'UDI, Bertrand Chandouineau, va, on imagine, dans ses propos positionner Bernard Henry comme proche des thèses du RN.
Clarté en 2014
Pour mémoire, aux Municipales de 2014, il y a avait 3 concurrents au second tour face à la liste d'union de Jean Michel Marchand et de Jackie Goulet. Chacun avait un positionnement clair. Le maire sortant d'alors, Michel Apchin qui était arrivé en tête du premier tour avec 31.15%, Monique Lieumont Briand pour le FN avec 11.45% des voix et le transfuge centriste de la municipalité sortante, Stéphane Robin, avec 11.13%. Ce dernier avait annoncé durant la campagne qu'il ne ferait pas d'alliance au second tour. Il n'y en a pas eu. 6 ans après, la question est toujours en suspens. Est-ce Stéphane Robin, qui a fait perdre Michel Apchin en 2014 ou est-ce le projet d'alors du maire sortant de parking souterrain de grande envergure place de la République confié à une entreprise privée qu'ont sanctionnés les électeurs ?
Densification de la campagne
La campagne 2020 commence et les électeurs n'auront aucun mal à découvrir qui se cache derrière son petit doigt à la lecture des projets. Augmentation du budget de la police municipale ? Caméra de surveillance ? Budgets à des projets des citoyens ? Soutien à la précarité ? Chasse au gaspillage environnemental ? Les projets vont naître au fil des réunions et la campagne va se densifier, si courte soit-elle.
Au Kiosque, nous allons tout faire pour vous aider à les comprendre et à faire votre choix. À suivre...
Article du 28 janvier 2020 I Catégorie : Vie de la cité