Les gendarmes d’Angers ont découvert un réseau de traite d’êtres humains en enquêtant sur des vols commis chez des personnes âgées. Ce réseau criminel était implanté à Saumur. 13 personnes ont été interpellées. Le groupe obligeait aussi des personnes sous curatelle à faire la manche.
C'est le quotidien Le Parisien qui l'a révélé hier soir : « Des hommes fragiles réduits en esclavage, contraints de faire la manche et de reverser tous les gains à leurs tortionnaires. Des pauvres hères subissant au quotidien des traitements dégradants. Des victimes désocialisées, au nombre d'une dizaine, sous curatelle, mises sous la coupe d'un groupe criminel et contraintes de vivre dans des conditions indignes, parfois dans une voiture ou retenues presque prisonnières dans un campement de membres de la communauté des gens du voyage à Saumur .»
Des vols chez l'habitant
Quand ils commencent à s'intéresser à ces voyous, les gendarmes ne travaillent pas encore sur la traite d'êtres humains. Depuis quelques semaines, ils enquêtent sur des vols chez des personnes âgées, approchées par des démarcheurs ou des vendeurs de calendriers. Les vendeurs profitaient surtout de ce prétexte pour pénétrer chez ces proies faciles, afin de dérober des bijoux ou de l'argent liquide. Au fil ds investigations, les gendarmes ont u recenser une soixantaine de vols. Quelques semaines après les premiers faits, les gendarmes commencent à s'intéresser à un groupe contrôlé à plusieurs reprises en train de vendre des calendriers ou diverses babioles. Il s'agit de membres de la communauté des gens du voyage sédentarisés à Saumur. En septembre 2019, une information judiciaire a été ouverte.
Le réseau implanté à Saumur
Comme le relate Le Parisien, « convaincus que la vente de calendrier est juste un moyen d'approcher des personnes âgées, les enquêteurs mettent en place une surveillance sur le groupe. Et découvrent un rayon d'action beaucoup plus large qu'imaginé. En septembre 2019, une information judiciaire a été ouverte. Ils pouvaient faire des centaines de kilomètres pour frapper dans la Marne et même dans la région toulousaine. » C'est d'ailleurs en multipliant les surveillances que les enquêteurs ont découvert, dans l'entourage du groupe, cette dizaine de personnes recrutées hors de la communauté et contraintes de mendier. Le 4 février dernier, plus de 200 gendarmes ont été mobilisés pour interpeller 13 personnes, âgées de 18 à 62 ans appartenant à la même famille, dont les actes ont été commis à Saumur, Poitiers, Amiens et en Vendée. Lors de cette interpellation, les gendarmes ont saisi des biens et immeubles dont la valeur totale est estimée à près de 700 000. Sur les 13 interpellés, 10 ont été mis en examen. 4 ont été placés sous contrôle judiciaire, 5 en détention provisoire. L'enquête continue et devrait durer plusieurs mois.
Article du 08 février 2020 I Catégorie : Vie de la cité