Ce vendredi 14 février 2020 avait lieu l'inauguration officielle de la station BioGNV de Saumur, la première en Maine-et-Loire. Une ressource propre qui promet de belles choses, mais qui pour le moment, reste très restreinte en termes d'utilisation, notamment chez les particuliers.
La station BioGNV (Gaz Naturel pour Véhicule) de Saumur est
en fonctionnement depuis le mois de décembre. Située à proximité du parc du Breil, il s’agit de la première en
Maine-et-Loire. Elle a été inaugurée ce vendredi 14 février 2020 avec une
journée portes ouvertes pour présenter l’installation et le fonctionnement du
GNV à la population. Explications, présentation du site, essais de véhicules
GNV et même un escape-game sur le sujet étaient mis en place. De quoi faire la
promotion de cette ressource dite propre, mais qui est pour l’instant encore
très peu répandue en France.
Une flotte pour l’instant quasi exclusivement pro
A ce jour, la France totalise 13 000 véhicules fonctionnant
en GNV, soit moins de 0,2 % du parc bien loin devant nos amis italiens ou
allemands. Les marques qui produisent ces véhicules sont pour le moment exclusivement italiennes ou allemandes. Le secteur professionnel, notamment dans le transport, ainsi que les
collectivités sont actuellement en plein essor et commencent à développer cette
filière. Saumur n’échappe pas à la règle, puisque les principaux utilisateurs
sont des entreprises (LBG environnement, Véolia, Saur TPPl, Jacky Dufeu). Des
conventions ont d’ailleurs été signées ce vendredi entre ces entreprises et l’entreprise
locale Saumur Energies Vertes (SEVE). L’agglomération possède elle aussi une
flotte de véhicules GNV, amenée à se développer, avec trois bus et un camion de
collecte d’ordures ménagères. D’ici deux ans Saumur Agglopropreté rachètera quatre
camions. Pour Lucien Gerbier, dirigeant de LBG Environnement et président de la
SEVE, « la France n’a pas beaucoup
de véhicules GNV parce qu’il y a peu de stations. C’est quand des
entreprises auront une flotte au GNV que des stations verront le jour, et c’est
parce qu’il y aura des stations que les particuliers iront vers ce type de
véhicules. »
C’est bio ou c’est pas bio ?
La station saumuroise se veut comme une station BioGNV, cela
signifie que le gaz qu’elle propose est propre. En réalité, ce gaz est le même
que celui que l’on pourrait utiliser pour un domicile. En effet, la station
peut avoir ce « label » bio parce qu’elle produit du gaz issu de la
méthanisation (recyclage de déchets végétaux). Mais ce gaz propre et issu d’un
cercle vertueux de développement durable est injecté dans le réseau général de
gaz. Or, le pourcentage de biogaz dans le réseau est encore très faible, même si
plusieurs unités de méthanisation sont implantées en Maine-et-Loire. « C’est le même principe que pour l’électricité
verte : lorsque l’on produit une énergie issue d’une source propre comme le
solaire ou l’éolien pour l’électricité ou la méthanisation pour le gaz, cela
nous permet de vendre en contrepartie notre ressource comme verte »,
explique Lucien Gerbier. Et ce, même si le gaz provient du réseau général.
Retours au stand plus fréquents…
Les véhicules GNV sont donc appelés à se développer avec l’essor
des stations. Plusieurs devraient prochainement voir le jour, notamment à Lasse
sur la commune de Noyant-Villages. Ces véhicules coûtent à l’achat un petit peu
plus cher qu’un véhicule essence classique, environ 1 000 euros
supplémentaires. Ils restent cependant moins cher qu’une voiture diesel. Quant
à l’autonomie, il faudra prévoir des arrêts plus fréquents à la pompe, car un
réservoir de GNV permet de rouler 500 à 550 km. Heureusement, ces voitures
fonctionnent sur le même principe que des voitures essence, elles emportent
donc un réservoir additionnel d’essence permettant de rouler sur une centaine
de kilomètres, de quoi ne pas rester en panne en pleine campagne.
... mais ça coûte moins cher et c’est propre
Alors quels sont les avantages du GNV ? Le principal
est le pris à l’usage. En effet, le kilo de gaz, qui correspond environ à un
litre d’essence, est vendu à seulement 1,10 euro. « En 5 ans, cette économie me permet de rentabiliser la moitié d’un
camion », explique le dirigeant de LBG Environnement. Pour ce qui est
du reste, vidange, consommable, révision… se feront comme pour un véhicule
essence traditionnel. Pour les professionnels du transport, les camions au GNV
revêtent un autre avantage. Ils sont plus silencieux, ce qui est appréciable
pour les conducteurs et les riverains, notamment le matin et la nuit. Ce sont
aussi des véhicules plus propres avec 80% de CO2 et 93% de particules fines en
moins rejetées dans l’air. Un confort non négligeable pour les professionnels
qui travaillent derrière un camion en fonctionnement, on pense notamment aux camions de ramassage des poubelles.
Article du 14 février 2020 I Catégorie : Vie de la cité