L'Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) va lancer au mois de novembre une campagne de mesure du tritium dans la Loire, au niveau de Saumur, pour une durée de quatre mois. Cela fait suite à des relevés de niveaux élevés de tritium en juin 2019 dans la Loire par l’Association
pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro).
L’ASN a pris connaissance en juin 2019 d’un rapport
concernant une campagne de mesures de tritium dans la Loire publié par l’Association
pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro). Ce rapport faisait
état, parmi une série de 86 mesures, d’une valeur anormalement élevée de 310
Bq/L relevée lors d’un prélèvement effectué à Saumur le 21 janvier 2019 (relire notre article). L’ASN a mené, en lien avec son appui technique, l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire),
diverses investigations afin de comprendre l’origine de cette concentration en
tritium. Les résultats ont fait l’objet de notes d’information publiées sur le
site Internet de l’ASN les 19 juin et 17 octobre 2019. Pour rappel, il y a
quelques jours des taux importants de rejets d’eaux radioactives avait été
relevés dans la Loire. La centrale d’Avoine avait conclu à une erreur d’analyse
(relire l’article). Il faut savoir que le tritium pénètre alors dans l’ADN des cellules et peut provoquer des mutations génétiques. Il est cancérigène et mutagène pour l’homme (1).
Nouvelles mesures à
Saumur
Ces investigations n’ayant pas permis de déterminer
l’origine de cette valeur, l’ASN et l’IRSN ont décidé de réaliser une campagne
de mesures complémentaires, afin d’étudier la reproductibilité éventuelle de
mesures anormalement élevées en tritium dans la Loire à Saumur, dans des
conditions les plus proches possibles de celles observées en janvier 2019
(situation de basses eaux en période hivernale). L’ASN veille à ce que les
modalités d’organisation de cette campagne garantissent l’indépendance, la
fiabilité et la qualité des prélèvements et des analyses, qui seront assurés
sous la supervision technique et scientifique de l’IRSN. Un rapport de synthèse
sera établi à l’issue de cette campagne et l’ensemble des résultats de mesures
sera mis à la disposition du public sur le site du réseau national de mesure de
la radioactivité de l’environnement (RNM).
Des prélèvements
réguliers durant 4 mois
Le lancement de cette
campagne a fait l’objet le 19 octobre 2020 d’une réunion d’information à
destination de l’ensemble des parties prenantes intéressées (Commission Locale d'Information, élus locaux,
associations, exploitants). Les mesures débuteront donc en novembre 2020 pour
une durée de quatre mois. Des prélèvements réguliers seront notamment effectués
au niveau du pont Cessart de Saumur. Cette campagne vise à obtenir des éléments
d’explications quant à la valeur anormalement élevée en tritium mesurée en
janvier 2019 à Saumur. Elle doit également permettre d’améliorer la
compréhension de la dynamique de la dispersion du tritium rejeté par les
centrales nucléaires dans l’eau de la Loire. Enfin, cette campagne sera
l’occasion de vérifier que l’encadrement réglementaire des rejets des
installations et de la surveillance de l’environnement est adapté à l’objectif
de limitation de l’impact des rejets sur l’environnement afin de le faire
évoluer si nécessaire.
(1) À lire Le Livre Blanc du Tritium rédigé par l'Agence de sûreté nucléaire (ASN)
Article du 21 octobre 2020 I Catégorie : Vie de la cité