Dans le cadre du Plan National d’Actions en faveur de la Loutre d’Europe financé par la DREAL (1) Pays de la Loire, la LPO (2) suit et accompagne depuis 2014 la recolonisation du Maine-et-Loire par l’espèce. En effet, cette espèce qui a fortement régressé à cause de la dégradation de son habitat et de la chasse pour la fourrure, recolonise petit à petit les cours d’eau. Cependant cette recolonisation est fragile et nécessite une prise de conscience des différents acteurs liés agissant sur les cours d’eau, comme les syndicats de rivières ou le Conseil Départemental 49.
Sa recolonisation peut être perturbée, par exemple, par le
franchissement des ouvrages d’art des routes (Pont, buse, etc.). En effet
lorsqu’un ouvrage est infranchissable par l’eau ou si l’énergie qu’elle doit
dépenser pour le traverser est trop grande, elle préfèrera passer au-dessus et
risquera donc de se faire percuter par un véhicule. « Les collisions routières sont la première cause de mortalité de
cette espèce en Pays de la Loire, ce qui en fait donc une problématique majeure
pour sa conservation. De plus une mauvaise gestion des berges et de la
ripisylve peut aussi lui être dommageable car elle a besoin de zones de
tranquillité pour la reproduction », indique la LPO.
Les syndicats d’eau
au cœur de la solution
Pour enrayer son déclin, améliorer sa recolonisation et sa
prise en compte, la LPO Anjou a rencontré différents techniciens rivière en
2020. Ces techniciens font partie de syndicats de rivière qui œuvrent au
rétablissement de la bonne qualité des masses d’eau et des milieux aquatiques
en France. Ce sont donc des acteurs incontournables à sensibiliser pour le
retour de la Loutre d’Europe et plus largement des mammifères semi-aquatiques
comme le Castor d’Eurasie et le Campagnol amphibie.« Nous
avons donc rencontré au total 6 syndicats : Le SMBVAR (Syndicat mixte des
Basses Vallées Angevines et de la Romme) ; L’agglomération de Saumur qui
œuvre sur le Thouet ; L’Etablissement public territorial de bassin de la
Sèvre Nantaise ; Le syndicat mixte EDENN qui s’occupe de l’Erdre ; Le Syndicat Layon Aubance Louets ; Le
Syndicat du bassin de l’Oudon », souligne la ligue.
Méconnaissance du
sujet
La LPO indique que lors de ces entretiens, elle s’est rendu
compte que « les techniciens
n’étaient pas toujours au courant de la présence de la loutre sur leur
territoire d’action et ces rendez-vous ont donc été l’occasion d’échanger sur
les possibilités de prendre en compte la loutre et les mammifères
semi-aquatiques dans leur programme de travaux. Nous avons aussi pu visiter des
ouvrages d’art problématiques pour le passage de la faune et discuter des
solutions possibles. Nous allons poursuivre en 2021 ce travail en essayant de
rencontrer d’autres syndicats de rivière et d’autres acteurs agissant sur les
cours d’eau. »
(1) DREAL : Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement - En savoir plus
(2) LPO : Ligue pour la Protection des Oiseaux - En savoir plus
Article du 24 novembre 2020 I Catégorie : Vie de la cité