Les rues Ackerman et Palustre sont actuellement en réfection, les bordures utilisées pour les trottoirs seront réalisées en porphyre provenant de Chine. Cette provenance a fait réagir un de nos kiosqueurs.
Dans un courrier des lecteurs, un kiosqueur s’étonnait de
voir que des pavés de chine étaient utilisés pour la réfection des rues
Ackerman et Léopold-Palustre à Saumur. « Il semblerait malheureusement, après les pavés
d'Inde en 2014 rue Saint-Nicolas qu'on recommence avec 3 300 ml de bordure en
provenance de Chine dans cette rue fleuron des grands cavistes Français », indiquait-il. Il s’interrogeait également sur ce
choix : « Où
est donc passée cette belle intention du local et de l'européen. Pourquoi les
élus ne font pas le choix solidaire de l'européen, en ce moment plus que
jamais, ce discours a son sens. » Et d’ajouter :
« Ce
marché stipulait une provenance européenne à la base du porphyre d'Italie comme
sur les autres places. Pour qui est cette économie, la communauté ou
l'entreprise ? Pourquoi ces choix ne sont pas assumés publiquement. »
Aucune mention de l’origine des matériaux
Pour répondre à ces
questionnements, nous nous sommes tournés vers la Ville de Saumur qui affirme
en effet que « les
bordures qui seront installées rue Ackerman-Palustre sont en effet en
provenance de Chine. » Elle précise toutefois : « Pour rappel, seules les
caractéristiques techniques attendues sont détaillées lors d'un appel d'offres
: aucune mention d'origine des matériaux n'est mentionnée puisque l'indication
d'une origine ou d'un fournisseur privilégié dans les marchés publics est
interdite par la réglementation. En tout état de cause, l'offre d'une
entreprise ne peut être écartée en raison de la provenance des matériaux, si
elle répond aux prescriptions techniques exigées. »
Meilleures solutions techniques et coût
inférieur
Quant aux choix de l’entreprise lors d’un appel d’offres, la
Ville de Saumur ajoute : « le
choix d'une entreprise plutôt que d'une autre se fait en fonction de plusieurs
considérations, notamment des considérations financières et techniques. Dans le
cas présent, l'entreprise choisie a présenté de meilleures solutions techniques
et un coût global inférieur aux autres offres. »
Des pavés d’Inde et
2014
De tels débats étaient déjà survenus en 2014 lorsque la
ville de Saumur, dirigée à l’époque par Michel Apchin, avait réalisé des
travaux sur la rue Saint-Nicolas. A l’époque des pavés en provenance du
nord-est de l’Inde avaient été utilisés, l'adjoint en charge du dossier (Thierry Haudry) s'y était même déplacé. Cela avait suscité plusieurs
contestations, notamment de la part de Christophe Cardet, à l’époque élu de l’opposition
sous les couleurs Europe Écologie Les Verts. Il regrettait l’impact
environnemental d’une telle importation. Aujourd'hui, le dossier le fait tout autant réagir : "Depuis 2014, mes convictions n'ont pas changé et cela ne correspond pas à mes valeurs." Il précise que les pavés utilisés sont européens, mais que seules les bordures sont d'origine chinoise : "J'ai échangé avec le maire sur le sujet pour lui exprimer mon point de vue. Il va recontacter le responsable de l'entreprise qui a remporté l'appel d'offres afin de corriger cela et d'utiliser des bordures européennes. Il ne s'agit pas vraiment d'une question financière, mais avant tout d'éthique, et en politique celle-ci est essentielle." Selon Christophe Cardet, ne pas utiliser de produits de telles provenance revêt plusieurs avantages : "Au delà de l'aspect écologique, choisir des matériaux plus locaux c'est soutenir une économie locale et respecter certaines règles de droit du travail et de droit humain. Les conditions de travail, surtout lorsqu'il s'agit de ce type de ressources, ne sont pas les mêmes dans tous les pays."
Article du 25 novembre 2020 I Catégorie : Vie de la cité