Dans un communiqué, la section départementale de Maine-et-Loire du syndicat de police Alliance, réagit à la mise en détention provisoire de deux policiers dans l'affaire du producteur de musique frappé par plusieurs agents des forces de l'ordre. Le syndicat estime que les policiers sont fatigués et désabusés.
Dans un communiqué, la section départementale de Maine-et-Loire du syndicat Alliance
Police Nationale réagit suite au placement en détention provisoire de deux policiers
parisiens dans l’affaire Michel Zecler, l’homme filmé en train de se faire frapper
par plusieurs agents de police. Il indique « c’est
la goutte d’eau qui fait déborder la coupe qui était déjà pleine d’un ras le
bol et d’un matraquage permanent des policiers depuis de nombreuses années. La
société est incontestablement de plus en plus violente et les policiers sont
les premiers à le constater et à le dénoncer régulièrement. Là où 300
agressions physiques par jour étaient constatées il y a 10 ans, on dépasse
aujourd’hui 700 agressions physiques quotidiennes sans que cela ne semble
émouvoir personne. »
Des policiers victimes des violences
Si les violences augmentent selon le syndicat de police, les
agents en sont selon lui victimes : « Non
seulement les policiers constatent l’augmentation de la violence mais ils la
subissent. Chaque jour en France, 30 de nos collègues sont blessés. A chaque
manifestation, des dizaines de policiers ou gendarmes sont victimes
d’agressions physiques et pourtant nous répondons présents pour sauver la
démocratie. » Dans un contexte de vote et de contestation contre la
loi de sécurité globale Alliance reproche également l’affichage des policiers. « Chaque jour, des policiers sont
reconnus, identifiés et mis en pâture sur les réseaux sociaux. Alliance Police
Nationale CFE CGC dénonce systématiquement ces agissements car nos collègues,
leurs conjoints, leurs enfants sont menacés comme cela a été le cas il y a
quelques semaines à Angers où l’un de nos collègues a vu sa photo être publiée
sur le réseau « SNAPCHAT » avec des individus prêts à payer pour obtenir son nom
et son adresse personnelle… »
« Les policiers sont désabusés »
Le syndicat policier fait état d’une fatigue et d’une usure
des forces de l’ordre. « Les
policiers sont les derniers remparts d’une société qui part en vrille mais
attention, nous n’en pouvons plus de risquer notre vie pour finir en détention
provisoire simplement pour calmer les clameurs politicomédiatiques d’une
minorité d’agitateurs. Au moment des attentats, les policiers étaient des héros
pour beaucoup et d’ailleurs nous avons payé un lourd tribut avec des morts dans
nos rangs, assassinés, égorgés… Pendant des mois et des mois de manifestations
« gilet jaune », l’Etat a laissé la France à la merci de voyous qui cassaient
tout, des vitrines aux policiers. Chaque samedi, nos collègues laissaient leur
famille pour aller à l’abattoir se faire lyncher dans toutes les rues de France
et on ose parler de violence policière alors que des centaines de policiers ont
été blessés. […] les policiers sont désabusés ! »
La situation dans le
Département
Sur le Maine et Loire ces dernières semaines les policiers
qui assurent le 17 police secours de jour comme de nuit à Angers sont
régulièrement « accueillis à coup de
mortier dans les cités ; nos collègues de la BAC Angers doivent presque tous
les jours être auditionnés parce que des individus auteurs d’infractions, souvent
connus et récidivistes, mettent en doute l’interpellation dont ils ont fait
l’objet » assure Alliance Police Nationale. Et de préciser : « A Cholet, nos collègues sont toutes
les semaines pris à partis lorsqu’ils entrent dans les quartiers sensibles. A
Saumur, les policiers sont si peu nombreux qu’il devient dangereux de
travailler et de ne faire qu’un simple contrôle. Sur tous les département 49,
les enquêteurs sont submergés de dossiers : un nombre incroyable de plaintes
inutiles servant uniquement aux statistiques ou aux assurances, empêchent trop
souvent nos collègues de passer le temps qui devraient être consacrés aux
dossiers plus importants pour répondre aux attentes de victimes. » Le
syndicat conclut sur la situation départementale en indiquant que « à Angers, Cholet ou Saumur, nos
collègues primo intervenants des brigades sont pris à parti physiquement sur
près d’une intervention sur deux… C’est ça le quotidien, c’est ça la réalité ! »
Pour un meilleure prise en compte des policiers
Pour conclure le syndicat policier de Maine-et-Loire estime
qu’il faut « augmenter les moyens
humains et matériels des forces de l’ordre, c’est une nécessité. »
Même si selon lui « le fond du
problème est ailleurs, le fond du problème est sociétal, il est politique… La
société ne peut plus agir en écoutant les casseurs, les blacks blocs, certains
médias qui attisent les braises en permanence, l’extrême-gauche et tous ceux
qui sont systématiquement contre tout… Il faut arrêter l’angélisme et réprimer
sévèrement celles et ceux qui parmi nos citoyens ne respectent plus rien et commettent
impunément des infractions chaque jour. Le chef de l’Etat doit être le garant
des équilibres démocratiques – Il ne peut pas appeler Michel ZECLER, condamner
nos collègues avant l’enquête, et ne pas appeler personnellement les 98
policiers qui ont été lynchés et blessés par des voyous sous les caméras des
journalistes (qui pourraient d’ailleurs être poursuivis pour non-assistance à
personne en danger) le samedi 28 novembre dernier. »
Article du 02 décembre 2020 I Catégorie : Vie de la cité