L'agglomération Saumur Val de Loire connait un développement économique considérable et reçoit de très nombreuses demandes d'entreprises qui souhaitent s'installer sur le territoire ou agrandir leurs locaux. Seulement, les zones d'activités commencent à se remplir et les espaces disponibles se réduisent comme peau de chagrin. Petit tour d'horizon de la situation à l'occasion d'une visite des élus sur le territoire.
La communauté d’agglomération Saumur Val de Loire a décidé d’organiser,
chaque mois, une visite d’un des pôles de l’agglomération par le président, les
maires et les élus concernés par le sujet. L’objectif de ces visites est de
faire un tour d’horizon, sur le terrain, des projets structurants sur chaque
pôle. En avril, les élus se rendront à Montreuil-Bellay puis à Gennes-Val-de-Loire en mai. Ce mardi 23 février avait lieu a première visite à Longué-Jumelles, avec notamment la visite de la Zone d’activité Anjou
Actiparc de Jumelles, une des 30 zones d’activité gérée par l’agglomération.
Cette visite a été l’occasion d’aborder le développement économique, compétence
majeure de la communauté d’agglomération. « J’ai
une vision du développement économique, mais j’ai besoin d'aller sur le
terrain pour me rendre compte plus finement des situations », explique
le président, Jackie Goulet.
Une économie en plein
boom
Si les élus ont souhaité débuter avec le sujet de l’économie,
ce n’est pas par hasard. En effet, ils font état d’une situation plus que
positive sur le territoire. « C’est
un sujet qui nous préoccupe particulièrement, puisqu’il y a une vraie pression
positive. Nous recevons beaucoup d’appels et de sollicitations pour des
installations d’entreprises, mais aussi d’agrandissements », développe
le président. Un tiers des entreprises déjà installées exprimeraient la volonté
de s’agrandir sur site ou en se déplaçant, mais en restant sur le saumurois. Plusieurs projets sont en cours,
dont certains déjà actés comme l’installation d’une entreprise d’électronique à
Chacé avec, à la clef, une cinquantaine d’emplois ou encore une autre entreprise
exerçant dans le domaine des voies ferrées à Montreuil-Bellay. Sur Saumur, l’agglomération
assure qu’il y a un certain nombre de projets de reprise de friches ou d’entreprises
qui s’arrêtent.
Réduire le chômage
Sur Longué-Jumelles, la piste d’une entreprise de logistique
est également étudiée. « Je me
demandais si on allait aller vers ce type d’activité, qui n’était jusqu’à
maintenant pas présente dans l’agglomération et qui restait généralement
cantonnée aux grandes métropoles. Après étude du dossier, nous avons décidé qu’il
s’agissait d’une piste intéressante. Ce secteur est pourvoyeur d’emplois et
cela coïncide avec la sociologie et le profil des personnes en recherche d’emploi
sur l’agglomération », développe Jackie Goulet. « Ce qui faisait la faiblesse de notre territoire, à savoir son
taux de chômage bien plus élevé que les autres secteurs du département et la
moyenne nationale est aujourd’hui notre force. Nous avons une main-d’œuvre disponible.
Il faut savoir que 10 hectares de logistique représentent 250 emplois, soit
1,2% de chômage en moins sur l’agglo et notamment sur la cible la plus
difficile à toucher », estime Michel Pattée, vice-président de l’agglomération
en charge de l’industrie et des zones d’activités. Pour Jackie Goulet, "cela
participe à l’objectif de réduction du chômage, fixé d’ici la fin du mandat à
moins de 7,5%".
Manque de place
Il y a donc de quoi se réjouir, même si ce développement peut
sembler « étonnant et à contre-courant
de la période actuelle », témoigne Michel Pattée. Pourtant, cette
grande demande peine actuellement à recevoir des réponses favorables. L’agglomération
manque actuellement d’espaces pour développer son économie et installer des
industries. Sur Longué par exemple, il y a trois zones. Deux d’entre elles, la
Métairie et la Scierie seront complètes d’ici 2022. Quatre projets sont en
cours sur la zone d’activités de Jumelles. Autrement dit, il n’y aura bientôt
plus de place pour accueillir de nouvelles entreprises sur l’agglomération. Pour
y remédier, les élus doivent revoir le SCOT (Schéma de Cohérence et d’Orientation
Territoriale) qui définit les quotas de m2 à destination des zones industrielles,
de l’habitat… Pour le président Jackie Goulet, « nous sommes en train de terminer les PLUI (Plan local d’urbanisme
intercommunal). Nous allons ensuite engager la réflexion sur un nouveau SCOT.
Cela prendra environ 4 ans pour que nous soyons prêts, à savoir d’ici 2027. » Une
échéance qui est beaucoup trop lointaine pour les deux vice-présidents Michel
Pattée et Frédéric Mortier. « Je
pense que l’on ne pourra pas attendre 4 ans pour réviser nos zones. Nous
risquerions de louper le coche de toutes ces entreprises qui demandent
actuellement à s’implanter. Il nous faut plus de réactivité », estime
l’un. « Je n’accepterai pas que dans
les 10 ans, nous manquions des entreprises », ajoute l’autre.
L’État a une vision
en décalage avec la réalité
Quoi qu’il en soit, tous tombent d’accord sur le fait que la
gestion et les choix faits par l’État en termes de développement économique ne
sont pas judicieux. « L’État a une
vision des choses déconnectée de la réalité. Sur Doué par exemple, il nous a
supprimé de l’espace, car sur les dernières années, il n’y avait pas de développement
économique suffisant. Or, aujourd’hui, nous nous retrouvons juste avec 14ha déjà
pris sur les 16 disponibles », souligne le maire de Doué et
vice-président en charge des zones d’activités. Même constat à Longué-Jumelles,
dressé par le maire et vice-président Frédéric Mortier. « Il faut que l’on réussisse à prouver à nos partenaires, dont l’État,
que l’on a un développement économique important. Il nous faut nous aussi nous
y préparer, car cela est quelque peu soudain. Jamais nous n’aurions imaginé
cette situation il n’y a ne serait-ce que deux ans », conclut Jackie
Goulet.
Article du 23 février 2021 I Catégorie : Vie de la cité