Saumur. Retour à la semaine de quatre jours. Un débat
Un pas en avant, un pas en arrière... La ville de Saumur a fait le choix de revenir à la semaine de 4 jours... Fini donc la semaine des 4 jours et demi, mise en place depuis la rentrée scolaire 2014/2015 avec des temps d'activités éducatives périscolaires (TAP). Après 3 années, elle a décidé de faire marche arrière... Ce ne sera plus 4.5 jours...
Il n'était pas content le maire de Saumur en conférence de presse après l'article du Courrier de l'Ouest de mardi dernier qui annonçait l'information comme un fait acquis : "Cela ne se fait pas d'annoncer les éléments d'une délibération avant que le débat n'ait eu lieu. La délibération vous a été envoyée pour que vous puissiez préparer le Conseil et non pour que vous divulguiez les informations comme un fait acquis. Il faut laisser le temps démocratique. De plus, vous me prêtez des propos que je n'ai jamais tenus. Ne ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Seules 3 personnes dans les services connaissaient la teneur de mes avis sur le sujet. Cela a provoqué une certaine émotion parmi les salariés. Ce n'était pas utile." Les questions sur l'éthique terminées, le sujet pouvait être abordé.
Choix unilatéral
Parmi les 50 communes de l'Agglo seules, 3 ont choisi de maintenir la semaine des 4 jours et demi. 13 Conseils d'écoles de la ville de Saumur sur 14 ont voté pour le retour à la semaine des 4 jours. Suite à la parution du décret Blanquer en novembre, l'Inspecteur d'Académie a sollicité la Ville de Saumur pour connaître pour le 15 janvier dernier, la position de la collectivité sur un maintien à 4,5 jours ou un retour à 4 jours... Pour Saumur, il va falloir détricoter ce qui marchait très bien, selon Jackie Goulet : "Sur ce sujet, il faut avoir le sens de l'intérêt général. Celui-ci n'est pas la somme des intérêts particuliers. Personnellement, je sais très bien d'où je viens. Ma famille était modeste et à Noyant où j'ai grandi, j'avais le choix entre rien et rien... Le projet éducatif de territoire a montré que cela fatiguait les enfants de 2 à 6 ans et que cela n'avait plus d'impact au-delà. On peut considérer que les enfants étaient satisfaits de cette offre. 84 % participaient aux AEP, alors qu'ils n'y étaient pas obligés"
Maintien pendant les vacances
Au total, les AEP correspondent à 47 000 heures et un peu plus de 11 000 heures seront abandonnées. 6 000 pour une quarantaine de titulaires et 5 000 pour une quarantaine aussi de vacataires. Pour le maire, Jackie Goulet, il s'agit tout de même maintenir une offre éducative et de limiter la perte d'activité pour des personnes qui n'ont pas de gros salaires : "Nous voulons maintenir cette offre d'éducation sportive et culturelle durant les vacances. Il n'y a pas que les parents et l'éducation nationale qui ont une mission éducative. La collectivité a aussi la sienne auprès des enfants. C'est aussi important de maintenir des heures pour les personnes que nous avons formées et embauchées. Chaque cas de personne embauchée est particulier. Mais cela correspond à une baisse de 14% tout de même pour des personnes qui n'ont pas de gros salaires. Pour combler ces volumes d'heures, nous allons proposer à ceux qui ont le bac de faire de l'aide aux devoirs ". Au total, le budget pour les écoles était de 530 000 €, dont 200 000 € pour les actions périscolaires. L'aide de l'Etat et de la CAF 130 000 € va être supprimée et sur ce solde de 100 000 €, le delta de 40 à 45 000 € vont être réinvestis dans les écoles.
Pour l'adjoint à l'éducation et la jeunesse Christophe Cardet, "le sujet est très politique. Un président l'a créé, l'autre la détruit. L'éducation nationale était contre ces quatre jours et demi. L'objectif était de permettre d'avoir 5 matinées pour apprendre, il n'y aura pas eu de bilan sur le fonctionnement. Nous sommes satisfaits de notre travail et de l'investissement des salariés. Je les en remercie. C'est un rendez-vous manqué." L'adjointe Sophie Anguenot quant à elle "regrette que la patate chaude ait été redonnée aux collectivités locales. Je regrette que l'on n’ait pas continué une année de plus. Nous avions bien travaillé. Je regrette que tout ait été balayé d'un revers de main". Jack Loyau, le maire délégué de St Lambert des Levées aimerait lui "que des activités continuent le mercredi". Charles Henri Jamin, pour l'opposition a partagé les avis de la majorité et "regrette que les gouvernements montent les citoyens les uns contre les autres. Cela va gêner les organisations des familles. Cela coûte cher au niveau de la cohésion sociale".
Le vote s'est déroulé à bulletin secret. 35 votants - 1 abstention - 1 blanc : 26 pour le retour à 4 jours - 7 pour le maintien à 4.5 jours
Dans le nouveau modèle, les enfants seront toujours accueillis à partir de 7h30. Les cours se termineront à 16h45. L'accueil se fera jusqu'à 17h30 avec un accompagnement au devoir (payant selon le quotient familial de 1 à 4 € par semaine). De 17h30 à 18h30, un second accueil se fera payant.
Article du 07 avril 2018 I Catégorie : Politique